Qu’est-ce que la diffamation ? C’est l’allégation d’un fait portant atteinte à la considération et à l’honneur d’une personne. Ces affirmations peuvent être autant racistes, que sexistes, homophobes, portant sur un handicap, etc. Qu’elles soient avérées ou non, les accusations doivent pouvoir être vérifiées et faire l’objet d’un débat contradictoire, sinon il s’agit d’injures. Nous répondons à votre question dans cet article.
Quels sont les éléments constitutifs de la diffamation ?
La diffamation, en tant que délit, repose sur la réunion de plusieurs éléments matériels spécifiques. Comprendre ces éléments est essentiel pour identifier et caractériser ce type d’infraction. Voici les principaux critères à considérer.
Les éléments matériels
Pour pouvoir être caractérisé, le délit de diffamation nécessite la réunion de quatre éléments matériels.
Un fait déterminé
Tout d’abord, il faut prouver l’existence d’une allégation, un acte qui consiste à répéter, ou reproduire, des propos attribués à quelqu’un et concernant des accusations diffamatoires. En outre, l’allégation peut être replacée par l’imputation, celle-ci est définie comme l’affirmation personnelle d’un fait dont son auteur endosse la responsabilité.
Une atteinte à l’honneur ou à la considération de la victime
Ensuite, il faut que cette allégation porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la victime, facilement identifiable, sinon directement désignée par les propos tenus. Elle doit viser de façon non explicite une personne, mais doit rendre son identification possible en utilisant des termes précis pour être caractérisée.
La publication ou la divulgation
Ainsi, cette allégation porte sur un fait précis, susceptible d’être prouvé ou de faire l’objet d’un débat contradictoire. Peu importe que ce dernier soit vrai ou faux, tant qu’il porte atteinte à la victime.
Étant précisé que l’auteur de la diffamation pourra toujours évoquer comme argument de défense, l’exception de vérité par apport de la preuve totale de l’authenticité des faits allégués.
L’intention
La bonne foi constitue également un argument de défense, accueilli s’il est démontré que la personne disposait d’éléments lui permettant de croire ce qu’il a allégué, et que les propos tenus avaient plus pour objectif d’informer, que de nuire.
Il s’agira par exemple de cibler son intimité, en lui imputant des comportements immoraux ou en troublant sa position sociale, etc.
L’élément moral
L’élément moral de la diffamation consiste en la volonté du coupable de porter atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps diffamé.
L’existence de deux types de diffamation
On distingue deux types de diffamations.
La diffamation publique
Elle peut être portée à la connaissance d’étrangers à l’auteur de celle-ci et un petit cercle d’individus liés à ces derniers.
Ces allégations sont souvent prononcées en pleine rue, publiées dans la presse ou encore dans les contenus publiés sur internet.
La diffamation non publique
Elle prend place sans que quelqu’un d’autre puisse en avoir connaissance, par exemple dans un message privé. Celle-ci peut aussi avoir lieu dans un cercle restreint ayant des intérêts communs comme la famille ou le milieu professionnel.
Quelles sanctions pour une diffamation ?
L’action pour agir en diffamation se prescrit par trois ans à compter du jour de la commission des faits, étant précisé que la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881, toujours en vigueur, prévoit une prescription des faits trois mois après la publication des faits litigieux.
Diffamation non publique
En termes de sanction, la diffamation non publique est punie de 38 € d’amende (750 € si elle est raciste ou discriminatoire).
Diffamation contre un dépositaire de l’autorité publique ou une autre personnalité administrative
La diffamation envers un dépositaire de l’autorité publique ou une autre personnalité administrative est punie de 45 000 € d’amende.
Diffamation envers un particulier
La diffamation envers un particulier est punie de 12 000 € d’amende.
Si l’acte revêt un caractère racial, ethnique ou religieux, ou a été commise à raison du sexe, de l’orientation sexuelle, de l’identité de genre ou du handicap, elle peut être punie d’une condamnation d’un an d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.
Diffamation par voie de presse
Lorsque le délit de diffamation est commis par voie de presse, peuvent être aussi bien poursuivis les éditeurs, que les directeurs, et les co-directeurs de publication, voire également, l’auteur de la publication, les imprimeurs, les vendeurs, les distributeurs et les afficheurs.
Avec l’expansion des moyens de communication, la diffamation à l’égard d’une personne peut aujourd’hui prendre des formes diverses et faire l’objet d’une diffusion rapide.
Dans ce genre de situation, les conseils d’un avocat sensibilisé à ces problématiques s’avèrent nécessaires.
Cet expert en Droit du contentieux est le plus à même d’obtenir la suspension d’une diffusion (affiche, textes, podcasts, etc.), en plus d’engager les poursuites visant à obtenir la condamnation de l’auteur et la réparation du préjudice subit par la victime.
Suite à une condamnation, vous souhaitez savoir comment effacer votre casier judiciaire ? La réponse dans notre article.
Sophie Ferry
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